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Altérité, mémoires et identités collectives, et colonialisme: perspectives et enjeux

Introduction

Mémoire et Histoire se confondent parfois mais il est important de les différencier. Le souvenir des événements - qu'il soit individuel ou collectif - est empreint de subjectivité; de son côté, l'historien tente d'objectiver certains de ceux-ci. On ne peut cependant pas cacher l'ambiguïté que ces termes sous-entendent. En effet, aussi bien la mémoire que l'histoire peuvent être manipulées, voire censurées, pour des raisons politiques, socio-économiques ou plus largement nationales. Ce dossier vise à explorer les mémoires des colonialismes modernes européens en se concentrant plus spécifiquement - mais pas exclusivement - sur les mémoires relativement au colonialisme belge. Ce dossier traite également de l'altérité et de ses liens avec l'identité et la mémoire collectives. D'emblée, je serais plutôt tenté d'écrire les identités et les mémoires collectives, car, comme c'est le cas pour la culture, on peut questionner la validité de tels construits, en tous les cas dans leur approche statique. Ce dossier ne se limite pas à une communication unilatérale: nous vous encourageons donc à poursuivre le débat qui s'est d'ailleurs engagé à partir de l'article intitulé Regards croisés sur un passé commun : anciens colonisés et anciens coloniaux face à l’action belge au Congo - de Laurent Licata et Olivier Klein - paru dans le recueil de textes L'Autre: Regards psychosociaux (édité par Margarita Sanchez-Mazas & Laurent Licata, Grenoble: Presses Universitaires de Grenoble, 2005). CoBelCo n'a malheureusement pas l'autorisation de poster cet article sur le site; néanmoins, vous en trouverez un résumé plus bas. Avant toute chose, je vous propose un bref essai - quelle mémoire pour quelle histoire? - qui tente d'articuler histoire, identité et mémoire -; je rajoute également à ce cadre le concept de culture et le processus d'identification. Ensuite, vous aurez l'occasion de lire la réaction de Lomomba Emongo à l'article de Licata & Klein qui ont répondu à cette critique. Vous constaterez que la discussion prend souvent une allure de débat méthodologique où les questions d'a priori des chercheur(e)s, de neutralité, de cadre théorique, de rigueur, de validité et de représentativité sont abordées. Celles-ci sont intéressantes, mais je ne pense pas qu'il faille s'éterniser sur ces problèmes dans le cadre qui nous occupe. Par contre, je propose de continuer la discussion sur des thèmes plus proches de la colonisation.

Quelle histoire pour quelle mémoire?, par Patrick Cloos (juin 2006)

Colonisation et Histoire: Des sources orales congolaises, par Lomomba Emongo (juin 2006)

Résumé de «Regards croisés sur un passé commun : anciens coloniaux et Congolais face à l’action belge au Congo» de Laurent Licata et Olivier Klein, Université Libre de Bruxelles (2005)

Commentaires de Lomomba Emongo sur l'article «Regards croisés sur un passé commun : anciens coloniaux et Congolais face à l’action belge au Congo» de Licata & Klein (document pdf.)

Réactions de Licata & Klein aux commentaires de Lomomba Emongo (document pdf.)

Liens

Quelle histoire pour quelle mémoire?, par Patrick Cloos

Notons d'abord que le terme 'colonialisme' réfère à la conquête et au contrôle de territoires et de biens de populations. Le terme 'colonisation' renvoie quant à lui à l'appropriation de territoires et de ses ressources ainsi qu'à l'exploitation des populations qui occupent ces territoires; Loomba rajoute également que ce processus interfère avec les structures culturelles et politiques des nations colonisées. On peut donc parler de colonialisme belge au Congo ou de colonisation belge au Congo.(1) Dans cette introduction, je suggère quelques réflexions en ce qui concerne l'Histoire en relation avec la mémoire et l'identité.

L’Histoire

La société française est à nouveau en plein débat relativement à son histoire et à la manière de la reconnaître et de la commémorer. Celui-ci fait suite au vote, le 23 février dernier, par le Parlement Français d’une loi (2) dont l’article premier indique que :« La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l’œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d’Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française... », et l’article 4 de rajouter que: «Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord... »

Pour Liauzu (2005), Professeur à l’Université Paris VII, cette loi est non seulement une ‘loi contre l’histoire’ mais également une loi qui subordonne la recherche scientifique au pouvoir politique, lequel revendique « le ‘devoir de mémoire’ que doit accomplir la représentation politique » (3); pour Dominique de Villepin, premier ministre français, « il est normal que nous nous posions des questions sur notre identité commune » (4) . Les dés sont jetés: quand on parle d’histoire, on évoque inévitablement la mémoire collective et l’identité nationale. Ce faisant, le débat porte également sur le rôle des protagonistes relativement à l’histoire et à la mémoire. La pétition ‘Liberté pour l’Histoire’ qui réclame l’abrogation de certaines lois qui limiteraient la liberté de l’historien, suggère que « l’historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L’histoire tient compte de la mémoire, elle ne s’y réduit pas ». Et de rajouter que « dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique » . Plus récemment, des personnalités françaises se sont élevés contre cette pétition car, selon eux, il est « pernicieux de faire l'amalgame entre un article de loi éminemment discutable et trois autres lois de nature radicalement différente", qui "reconnaissent des faits attestés de génocide et de crimes contre l'humanité afin de lutter contre le déni et préserver la dignité des victimes offensées par ce déni ».(5)

La mémoire

Dans la préface de l’Histoire générale du Congo, Obenga suggère que la mémoire collective d’un peuple - par l’entremise des récits et des mythes - est une quête qui rassure l’homme sur son identité et sur son avenir (6) : elle est la substance de l’histoire, celle qui assure la continuité entre les générations. Pierre Nora, historien, cité par Wastiau, prétend que ‘la mémoire est vie’ alors que l’histoire est la reconstruction (…) de ce qui n’est plus’ (7).

De leur côté, Licata & Klein (2004) proposent une perspective psychosociale de la mémoire collective qu’ils définissent comme un ensemble de représentations partagées du passé basées sur une identité commune aux membres d’un groupe ; on retrouve ici les notions de représentations sociales et d’identité collective. Pour les auteurs, la mémoire collective peut remplir plusieurs fonctions vis-à-vis de l’identité dont celle, d’une part, de se définir (identité sociale), par exemple, par l’entremise d’un passé commun, et, d’éventuellement utiliser ce passé à des fins de valorisation (identité sociale positive). Dans cette perspective, histoire, mémoire et identité sont intimement liées, et toute remise en question négative de l’histoire d’un groupe, en somme, déstabiliserait son identité. Ce faisant, un état est fréquemment constitué de plusieurs nations, une nation de plusieurs ‘groupes’ qui sont souvent catégorisés en groupes sociodémographiques (selon le genre, l’âge, l’origine ‘ethnique’, le statut de résident, le revenu, etc.), et ces groupes  sont composés de familles et d’individus. L’histoire nationale réfère dès lors à une mosaïque d’histoires et de mémoires. (8)

Pour l’historien Pascal Blanchard, le travail de mémoire collective de la colonisation « est indispensable pour redéfinir une identité française qui tienne compte de sa diversité ». Pour l’auteur, il est primordial « d’avoir accès à une histoire qui soit en accord avec sa société, c’est-à-dire comprise et acceptée par tous». (9) Claude Liauzu va dans le même sens quand il écrit que la colonisation et l’immigration « exigent une version de l’histoire qui intègre la réalité centrale de notre temps » (10). D’autant plus que Loomba (1998) note de son côté que les expériences liées à la migration des populations produisent des identités diasporiques qui sont influencées par la classe sociale et par l’histoire de chaque diaspora.(1)

Le contrôle de l’histoire et de la mémoire

Pour Jewsiewicki (2004), les institutions peuvent s’accaparer l’histoire à des fins politiques - et prétendre à la vérité - et empêcher la mémoire d’être véhiculée, voire transmise, dans l’espace publique. De plus, l’auteur suggère que toute réparation ou toute réconciliation, comme cela a par exemple été le cas récemment en Afrique du sud par l’entremise de la commission «vérité et réconciliation», est inséparable du travail de mémoire. Jewsiewicki note également que le travail de mémoire d’une nation est inexorablement lié aux rapports que celle-ci entretient avec elle-même. (11) Prenons l’exemple de la relation entre la Belgique et la République Démocratique du Congo : tout travail sur l’histoire coloniale ravive les mémoires, les passions, les identités, les croyances, les appartenances mais également les tensions communautaires, questionne la monarchie et donc la Belgique toute entière. Dès lors, on saisit les enjeux politiques, économiques, sociaux, légaux, et identitaires – individuels et collectif -  qui surgissent dès lors que l’on entreprend un travail d’histoire et de mémoire.

Les lieux de mémoire

Wastiau suggère que les objets [d’art] ont une vie et bien souvent ils nous apparaissent comme des lieux de mémoire (12). De son côté, Jewsiewicki rappelle que les lieux de mémoire permettent un processus d’identification. On peut dès lors comprendre pourquoi ces lieux font l’objet de manipulation. (13) Pour Létourneau (2000), la mission de l’histoire et de la mémoire doit viser l’avenir, un avenir irrémédiablement guider par les forces de la diversité et de la mondialisation qui poussent à la réactualisation des représentations globales. L’auteur se demande, au sujet du Québec, « que faire de cet accablement historique érigé en mémoire collective chapeautant la réflexion sur l’avenir ? Comment conjuguer au présent et au futur la mémoire d’hier ? ». Pour l’auteur, la relation entre le passé et l’avenir est modelé par les dimensions interdépendantes d’histoire, de mémoire (fait de souvenir et d’oubli), et d’identité (et de ses aspects refoulés) qui émergeraient de la relation entre la reconnaissance du passé et sa distanciation.  Ignorer le passé résulterait en une aliénation – en une négation de soi- tandis que s’en souvenir permettrait de s’en affranchir, de se libérer. Comment, se demande l’auteur, se souvenir en oubliant ? Oublier, selon Létourneau, procède d’un travail de deuil - acte refondateur - qui consiste en une intériorisation, une transformation voire en une réappropriation du passé. (14) De son côté, Bibeau (1995) suggère, citant le midrash, que l’oubli n’est pas la négation du souvenir. Qui plus est, l’auteur indique que l’histoire et la mémoire individuelle s’inscrivent dans une histoire collective, celle de son groupe, de sa nation auxquels une personne est parfois forcée de s’identifier. 

(1)Loomba, A. (1998). Colonialism/Postcolonialism. London and New York: Routledge.

(2) Voir le texte complet de la loi.

(3)Dans Le Monde en ligne du 15.12.2005, Les partis de gauche défendent le devoir de mémoire

(4)Ibidem.

(5)Lire Le Monde en ligne du 24.12.05, M.Sarkozy prend date sur le terrain de la mémoire

(6) Dans Isidore Ndaywel è Nziem, Histoire générale du Congo, De l'héritage ancien à la République Démocratique, Paris, Bruxelles: De Boeck & Larcier, 1998, p.7

(7) Boris Wastiau. (2000).Un essai sur la vie sociale des chefs-d’oeuvre du musée de Tervuren (publication ayant accompagné l’exposition ExitCongoMuseum. Un siècle d’art avec ou sans papiers, nov.2000-juin 2001). Tervuren: Musée royal de l’Afrique centrale, 2000, p.76-81

(8) Licata, L., & Klein, O. (2004). Regards croisés sur un passé commun: Anciens colonisés et anciens coloniaux face à l'action belge au Congo. In M. Sanchez-Mazas et L. Licata (éds.).  L'Autre: Regards Psychosociaux. Grenoble: Presses Universitaires de Grenoble, p. 243

(9) Blanchard, P. (8-14 décembre 2005). Non à la guerre des mémoires (Entretien). Dans Le nouvel Observateur No 2144, pp. 13-14.

(10) Liauzu, C. Une loi contre l’histoire. Dans Le Monde diplomatique (avril 2005), pp.28-30.

(11) Jewsiewicki, B. (2004). Héritages et réparations en quête d’une justice pour le passé ou le présent. Cahiers d’études africaines (173-174), Réparations, restitutions, réconciliations.

(12)Létourneau, J. (2000). Passer à l’avenir. Histoire, mémoire, identité dans le Québec d’aujourd’hui. Québec : Boréal, p.17.

(13) Bibeau, G. (1995). Tropismes québécois. Je me souviens dans l’oubli, Anthropologie et Sociétés, (numéro thématique: Pouvoirs de l’ethnicité), 19, 3: 151-198.

Colonisation et Histoire: Des sources orales congolaises, par Lomomba Emongo

Les réflexions qui suivent ne constituent pas une étude de fond sur le rapport de la colonisation à l’histoire, par le biais des sources orales. Il s’agit plutôt de redécouvrir les sources orales disponibles sur le net relativement à l’histoire de la colonisation belge du Congo. En effet, si la colonisation belge du Congo est bel et bien entrée dans l’histoire, son histoire demeure largement à sens unique. Près de cinquante ans après l’accession du Congo à son indépendance, la voix des Belges et autres, Occidentaux est la seule prépondérante pour dire ce qu’était la colonisation du Congo par la Belgique. Que, donc, manque-t-il pour que se fasse entendre la vision des anciens colonisés sur l’histoire de leur colonisation?

Un premier constat s’impose : sur le plan scientifique, mais aussi sur le plan national congolais, l’intérêt pour cette période cruciale de l’histoire du pays demeure très limité. Alors qu’en Belgique et ailleurs en Occident, chercheurs, institutions muséales et universitaires, voire l’État belge en l’occurrence n’ont cesse de remuer les archives, de proposer des versions retouchées de l’histoire de la colonisation, de publier études scientifiques et ouvrages de fiction, de produire documentaires et longs métrages de fiction, de convoquer commissions parlementaires et expositions sur le sujet. Que ce remue-ménage ne nous avance pas nécessairement dans la connaissance de ce passé qu’est la colonisation n’enlève rien à ceci que, pour l’ancien colonisateur et ses alliés de toujours, ce passé justement ne passe pas.

On ne pourrait en dire autant de l’intelligentsia ou de l’État congolais qui étonnent, sinon par leur silence frisant l’indifférence, du moins par leur absence là où se parle de la colonisation du Congo touchant à l’inconscience. Silence et absence remarqués, aussi, quoique jusqu’à un certain point, dans les réactions face aux productions d’Occident sur le sujet. Au chapitre des réactions, la voix congolaise se perd, souvent, en réactions épidermiques dans des forums de discussion sur Internet et revient, globalement, au sempiternel – quoique légitime – cri de douleur devant les pillages et les crimes belges au Congo. Rares sont de vraies critiques congolaises qui, réagissant à une production d’Occident, creusent les faits et les arguments proposés, prennent la mesure de la participation congolaise à ces pillages et à certains des crimes dénoncés, pendant comme après la colonisation; participation qui, faut-il le dire, contribue efficacement à la mise en échec de différentes tentatives de décolonisation véritable. Plus rares encore sont des voix congolaises qui apportent des éléments nouveaux ou complémentaires dans la connaissance générale du fait colonial. Et il n’est pas rare qu’au Congo même, on enseigne encore l’histoire du pays à partir de la « découverte », par le navigateur portugais Diego Cao, de l’embouchure du fleuve Congo. Des historiens congolais spécialistes de telle ou telle période de l’histoire du Congo? Ils doivent se compter sur les doigts d’une seule main, si tant est qu’il en existe au sens fort du mot spécialiste.

Des excuses ne manquent pas, certes, pour justifier silence et absence. Le Congo est un pays jeune. Il traverse une passe difficile, spécialement depuis le retour chaotique au multipartisme. Les deux dernières guerres ont empiré la situation et autant l’infrastructure est par terre, autant les personnes sont prises à la gorge par les urgences de la survie. Tout cela est vrai. Mais il est pour le moins notable que l’intelligentsia congolaise expatriée et, parfois, bien positionnée dans les meilleures institutions de recherche scientifique et d’enseignement universitaire en Occident demeure majoritairement distante à l’égard de son devoir de mémoire et de son droit de bilan quant à la colonisation. Pour ne rien dire des sites web qui pullulent, des livres se publient ici ou là, c’est vrai; certains revisitent avec un brio certain l’histoire de la colonisation, à l’intérieur de l’histoire du Congo tout court, etc. Force est de constater, néanmoins, que l’intérêt reste fort limité, l’effort trop modeste. Dans cette conjoncture, le manque de moyens devient une excuse trop facile. Car ceux qui disposent de moyens et des compétences pour se spécialiser ou, tout simplement, donner à l’histoire de la colonisation la place qu’elle mérite dans les recherches congolaises, échappent rarement à l’exigence première de servir l’avancement de leur carrière universitaire. C’est en tout cas ce que laissent supposer certaines participations de sommités congolaises à des colloques et expositions qui, à l’évidence, servent davantage les intérêts de l’ancien colonisateur que la cause d’une meilleure connaissance de la colonisation. De sorte qu’au Congo comme à l’étranger, l’intelligentsia accuse de lacune vis-à-vis de l’approche congolaise de la colonisation.

L’histoire de la colonisation manque donc, cruellement, de voix congolaises. On m’opposera, entre autres, l’absence de sources autres que belges et occidentales, pour ce faire. Pourtant, des sources orales existent. Si les anciens qui disparaissent emportent avec eux le précieux témoignage qu’ils auraient pu nous livrer avant de passer de vie à trépas, les survivants n’attendent que l’occasion de parler. De plus, l’oralité étant toujours de mise dans la quasi-totalité de la société congolaise, ceux qui ont recueilli les souvenirs des anciens sont nombreux qui peuvent les transmettre à leur tour. Encore faut-il trouver la manière d’aborder ces témoins de première ou de deuxième main, par exemple sans les contraindre aux limites d’un questionnaire pour fin d’un mémoire de fin d’études et, surtout, sans en faire des instruments involontaires de la propagande politique ou idéologique. Mieux que tout, des sources orales congolaises existent, déjà enregistrées, retranscrites et verser dans Internet. Pour ne parler que de lui, le site web Cobelco.org affiche notamment les sources orales suivantes :

  1. Les dépositions des Congolais lors de la Commission d’enquête de 1904, sur ordre du roi Léopold II, à la suite des allégations concernant les exactions des agents de l’État Indépendant du Congo sur les populations indigènes. Il s’agit de documents originaux, reprenant le point de vue des témoins oculaires.
  2. Un lien renvoyant vers le site de la Radio Télévision Belge Francophone, la RTBF, lequel affiche des témoignages de Congolais concernant la période de l’indépendance du Congo. Tous les répondants sont des témoins oculaires.
  3. Un lien vers le Centre Aequatoria qui affiche près de 250 pages de retranscription des témoignages des Congolais de la province de l’Équateur concernant l’arrivée des premiers « Blancs » dans la région et la récolte du caoutchouc. À peu près tous les répondants sont des témoins oculaires des faits relatés.

Sans doute existe-t-il d’autres sites web comme Cobelco.org. Des Congolais existent, également, qui s’essayent dans l’histoire de leur ethnie d’origine à partir de leur connaissance de ce dont ils parlent avec plus ou moins de bonheur. C’est le cas du Dr. Kabamba Nkamany A Baleme et Mabika Kalanda. Or, l’écriture d’une histoire crédible à partir des sources orales n’est plus, depuis longtemps, de l’ordre de la fiction : Amadou Hampaté Bâ l’a démontré lorsque, en 1955, il publie le premier tome de L’Empire peul du Macina (Édition Mouton) à partir des seules sources orales.

Historiens congolais, à vos plumes!

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